RECHERCHE AVANCÉE
De passion, il en est beaucoup question chez Pan European, de coups de cœur également, de partages, d'absence de calcul. En sept années d'existence, le label parisien a bâti un catalogue qui ressemble à une profession de foi, et n'a rien perdu de ses enthousiasmes ni de ses engouements. Un sacerdoce, en somme.
Salle MICRO. Placement Debout.
Soirée Label :Pan European Recording:
Monter un label à une époque - 2008, annus horribilis de la crise financière - où personne ne le faisait, ni même n'y pensait, relève de la gageure, sinon de la folie douce - mais la passion soulève les montagnes, c'est bien connu. De passion, il en est beaucoup question chez Pan European, depuis les groupes montés au collège par ses fondateurs, jusqu'à ceux rencontrés au fil des années ; de coups de cœur également, de partages, d'absence de calcul. Valoriser les artistes, les faire vivre de leur musique, se définir comme un simple vecteur entre cycle créatif et exigences matérielles : telle est l'ambition des patrons de Pan European qui, à l'opposition binaire (et souvent caduque) entre majors et labels indépendants, préfère la complémentarité, toujours au bénéfice des artistes par eux signés et de leur liberté de ton et de création. Sept ans après sa création, le label parisien, plus que jamais fidèle à son credo, a bâti un catalogue qui ressemble à une profession de foi, et n'a rien perdu de ses enthousiasmes ni de ses engouements. Un sacerdoce, en somme.
Koudlam: (Fr):
Il est resté enfermé un mois durant dans un penthouse d'une tour anonyme de cet hymne sordide au béton, au tourisme de masse et à l'abêtissement qu'est Benidorm, pour composer (justement) Benidorm Dream, son troisième album - et une nouvelle claque pour l'auditeur. Dépravé, sexy, mélancolique, violent, doux, dingue, poisseux, hypnotique, désespéré, jouissif, perché, nauséeux, rigolard, féroce, lascif, terrifiant : Benidorm Dream est une expérience brutale et fascinante, qui reprend les codes du gabber (tech hardcore) et les infléchit dans le sens d'une transe chloroformée pour fête triste, d'une « kermesse apocalyptique ». Gwenaël Navarro poursuit donc son travail de sape, son exploration des marges, avec une liberté de ton qui semble relever bien davantage d'une nécessité intérieure que d'une « simple » recherche musicale. Ce touche-à-tout hors normes (vidéo, graff, performances) est un défi vivant aux lois de la classification.
Buvette : (Suisse):
Il s'est trouvé le nom de scène le plus improbable et le plus cool qui soit. Le Suisse Cédric Streuli, s'il semble aussi nonchalant que ses compatriotes, possède une personnalité originale et mystérieuse, dont sa musique se fait le reflet. L'urgence est son moteur : plutôt que d'attendre le succès promis à son premier groupe, The Mondrians, il préfère poursuivre ses explorations en solo, enchaînant les expérimentations sonores, montant son propre label, Rowboat, pour y compiler ses morceaux composés à la maison ; s'échappant de Suisse pour goûter à l'air du Mexique et d'ailleurs, s'imaginant toujours autre part, créant encore et encore. Sans souci des genres, toujours sur la brèche : aux sons bricolés de ses débuts ont succédé des sonorités toujours plus électroniques, tendant, sur The Never Ending Celebration (son troisième album), vers une electronica aux teintes house, servie par des basses dub. En attendant la prochaine étape, le prochain tournant.
Judah Warsky (Fr):
Les moyens matériels sont on ne peut plus drastiques : un simple clavier-sampler. Les textures sonores, elles, se sont développées, les horizons élargis et amplifiés. L'élan demeure inchangé, fait de démarche empirique, d'esprit punk et DIY (le perfectionnisme de studio c'est pas son truc), toujours un brin décalé, un brin loufoque, poétique à la manière surréaliste - et l'on comprend alors pourquoi il a intitulé son deuxième album Bruxelles, capitale cosmopolite et joyeuse nef des fous. Judah Warsky, ancien de Turzi, l'a écrit en solitaire, sur la base d'une electro bricolée, pop et expérimentale, et d'historiettes bringuebalantes qui aiment à broyer du noir ; avançant, fidèle à lui-même, sur une voie non balisée, aventureux par goût, inclassable comme le sont les musiciens signés sur le label Pan European.
Organisateur : Association Songo
Monter un label à une époque - 2008, annus horribilis de la crise financière - où personne ne le faisait, ni même n'y pensait, relève de la gageure, sinon de la folie douce - mais la passion soulève les montagnes, c'est bien connu. De passion, il en est beaucoup question chez Pan European, depuis les groupes montés au collège par ses fondateurs, jusqu'à ceux rencontrés au fil des années ; de coups de cœur également, de partages, d'absence de calcul. Valoriser les artistes, les faire vivre de leur musique, se définir comme un simple vecteur entre cycle créatif et exigences matérielles : telle est l'ambition des patrons de Pan European qui, à l'opposition binaire (et souvent caduque) entre majors et labels indépendants, préfère la complémentarité, toujours au bénéfice des artistes par eux signés et de leur liberté de ton et de création. Sept ans après sa création, le label parisien, plus que jamais fidèle à son credo, a bâti un catalogue qui ressemble à une profession de foi, et n'a rien perdu de ses enthousiasmes ni de ses engouements. Un sacerdoce, en somme.
Koudlam: (Fr):
Il est resté enfermé un mois durant dans un penthouse d'une tour anonyme de cet hymne sordide au béton, au tourisme de masse et à l'abêtissement qu'est Benidorm, pour composer (justement) Benidorm Dream, son troisième album - et une nouvelle claque pour l'auditeur. Dépravé, sexy, mélancolique, violent, doux, dingue, poisseux, hypnotique, désespéré, jouissif, perché, nauséeux, rigolard, féroce, lascif, terrifiant : Benidorm Dream est une expérience brutale et fascinante, qui reprend les codes du gabber (tech hardcore) et les infléchit dans le sens d'une transe chloroformée pour fête triste, d'une « kermesse apocalyptique ». Gwenaël Navarro poursuit donc son travail de sape, son exploration des marges, avec une liberté de ton qui semble relever bien davantage d'une nécessité intérieure que d'une « simple » recherche musicale. Ce touche-à-tout hors normes (vidéo, graff, performances) est un défi vivant aux lois de la classification.
Buvette : (Suisse):
Il s'est trouvé le nom de scène le plus improbable et le plus cool qui soit. Le Suisse Cédric Streuli, s'il semble aussi nonchalant que ses compatriotes, possède une personnalité originale et mystérieuse, dont sa musique se fait le reflet. L'urgence est son moteur : plutôt que d'attendre le succès promis à son premier groupe, The Mondrians, il préfère poursuivre ses explorations en solo, enchaînant les expérimentations sonores, montant son propre label, Rowboat, pour y compiler ses morceaux composés à la maison ; s'échappant de Suisse pour goûter à l'air du Mexique et d'ailleurs, s'imaginant toujours autre part, créant encore et encore. Sans souci des genres, toujours sur la brèche : aux sons bricolés de ses débuts ont succédé des sonorités toujours plus électroniques, tendant, sur The Never Ending Celebration (son troisième album), vers une electronica aux teintes house, servie par des basses dub. En attendant la prochaine étape, le prochain tournant.
Judah Warsky (Fr):
Les moyens matériels sont on ne peut plus drastiques : un simple clavier-sampler. Les textures sonores, elles, se sont développées, les horizons élargis et amplifiés. L'élan demeure inchangé, fait de démarche empirique, d'esprit punk et DIY (le perfectionnisme de studio c'est pas son truc), toujours un brin décalé, un brin loufoque, poétique à la manière surréaliste - et l'on comprend alors pourquoi il a intitulé son deuxième album Bruxelles, capitale cosmopolite et joyeuse nef des fous. Judah Warsky, ancien de Turzi, l'a écrit en solitaire, sur la base d'une electro bricolée, pop et expérimentale, et d'historiettes bringuebalantes qui aiment à broyer du noir ; avançant, fidèle à lui-même, sur une voie non balisée, aventureux par goût, inclassable comme le sont les musiciens signés sur le label Pan European.
Organisateur : Association Songo